Le Bréguet 693 est un joli bimoteur, équipant les groupes de bombardement d'assaut (GBA) pendant la campagne de France de 1940. Malgré le courage des équipages, son emploi tactique par des passes à basse altitude a provoqué de véritables massacres dans les rangs français par la flak allemande (comme au dessus des ponts de Maastricht). Les bréguet effectuèrent de nombreuses missions de guerre en mai et juin au dessus des colonnes allemandes. Les appareils survivants restèrent au service de Vichy, ou furent récupérés comme avion d'entrainement pour les pilotes allemands.
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L'habitacle
du bréguet est un patchwork de matériaux, les parois sont en métal blanc, la
baignoire en résine, le palonnier en photodécoupe et le siège en plastique,
par exemple. La structure interne est figurée en très léger relief, et c'est
franchement insuffisant, d'autant que les ouvertures sont assez grandes pour que
le regard se promène à l'intérieur. Celle ci vous servira de repère pour la
confectionner avec des profilés et de la carte plastique. J'ai personnellement
fait l'impasse sur la structure pour me consacrer plus particulièrement au
cablage du poste de pilotage.Les cables sont présents en relief sur les parois
latérales, mais les photos d'époque montrent un fouillis de fils courants
entre les boitiers et derrière le tableau de bord. J'ai donc collé quelques
sections de fil de cuivre supplémentaires sur les parois, mais aussi depuis la
baignoire et depuis un carré de carte plastique collé entre les palonniers.
Ces fils sont pliés pour donner l'impression de partir des cadrans du tableau
de bord, lorsque ce dernier sera positionné (juste avant fermeture du
fuselage), cela suffira amplement à faire illusion.
Toujours côté détails,
il faut ajouter toutes les poignées des commandes qui sont représentées en
photodécoupe, confectionner des manettes supplémentaires en fil étiré,
sangler le palonnier avec de la feuille de plomb. Utilisez ce qui vous reste de
feuille de plomb pour sangler également le siège (ou faites comme moi en
"bricolant" une sangle allemande). Côté collage, il est impératif
de faire des essais à blanc, car il n'y a aucun marquage de positionnement,
c'est impératif pour la baignoire et pour le siège du pilote, vous aurez sinon
de mauvaises surprises à la fermeture du fuselage. Tout cela est peint en bleu
nuit (un mélange de bleu foncé français et de bleu marine (Life color)) puis éclairci en
bleu clair. L'habitacle est ensuite copieusement sali, avec entre autres un jus
à l'huile d'ocre et de terre de sienne mélangés qui donne un aspect de poussière
et de corrosion en séchant.
La soute à bombe n'est pas détaillée, il y a pourtant un joli travail à faire, ...pour les plus courageux (voir plan)..
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Poste du mitrailleur |
Il
est essentiellement composé de pièces en plastique et en photodécoupe. Ici,
j'ai tout de même réalisé la structure interne, en plastique étiré (en vert
sur la photo) et en chutes de photodécoupe (en doré sur la photo). Simplement
parce que les parois sont très visibles au final. Pas de grosses difficultés
de montage dans l'ensemble, sauf la mise en place de la partie arrière en
résine, qui nécessite un gros ponçage pour pouvoir fermer le fuselage. Sur la
paroi droite, j'ai ajouté un extincteur provenant de la boite à rabiot (peint
en rouge brillant), j'ai cru en apercevoir sur une photo, et une touche de
couleur vive dans un logement aussi sombre (bleu nuit) m'a finalement convaicu.
Ne pas oublier les galettes d'approvisionnement en munitions des
mitrailleuses, accrochées au paroi. Elles sont absentes de la notice (sauf sur
le plan et sur les grappes, bien sûr), on peut donc les coller sur la structure
interne, en ajouter la sangle en feuille de plomb. Vous pouvez aussi en
conserver une, pour l'installer à la fin sur la mitrailleuse fixée sur son
affut.
Quelques mots sur la soute à bombe...Ne coller les rateliers et glissières qu'après peinture, en prenant soin de peindre ainsi ces éléments sur les deux faces. Les vitres demandent également beaucoup de patience, en découpe, ponçage, et collage pour qu'elles soient discrètes et affleurent la carlingue à l'extérieur. Bon courage! Cette soute est peinte en "chamois" (Life color UA 144), ce qui tranche avec le bleu nuit. Elle est bien sûr particulièrement salie avec le même jus que l'habitacle et le poste du mitrailleur.
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Le moteur et le train |
Le moteur en résine représente un gnôme&rhone, sa gravure est très satisfaisante mais les pièces sont fragiles (un des carters était endommagé dans le sachet avant l'ouverture). Pour mettre en valeur le moteur, un peu de plastique étiré pour les tiges de culbuteur, et du fil de cuivre pour donner du relief. La peinture achèvera cette partie de la maquette, qui du reste est peu visible au final.
Le
train d'atterissage demande plus de travail, car on ne trouve dans la boite que
la fourche en métal blanc et la roue en résine (dont la représentation est
très peu satisfaisante, car les roues du véritable appareil sont un peu plus
"gonflées", mais n'ayant rien d'autre dans la boite à rabiot et ne
souhaitant pas gaspiller mon argent dans la cannibalisation d'un kit neuf, je
m'en suis contenté). Le travail le plus difficile sera de faire tenir la roue
dans la fourche, car le gabarit n'est pas bon, et il n'y a ni trou ni ergot de
centrage, et le perçage du métal blanc est délicat. Ensuite, il faut
fabriquer le garde boue en "scratch", avec ici du plastique étiré
et...du pot de yahourt découpé! Le cable de frein est collé sur l'arrière au
dessus du garde boue. L'ensemble est fragile, il faut donc éviter les
manipulations jusqu'à la mise en peinture puis le montage final.
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Le fuselage et les ailes. |
Le moment est venu de coller les deux 1/2 fuselages... Vous seriez surpris si je vous dis que la jonction est parfaite? et vous avez raison! Sur le modèle, un jour d'un bon millimètre est apparu derrière la soute. A combler donc, et masticage sur le pourtour.
Avant de poursuivre, il faut déjà penser à la mise en peinture, et donc au choix des sous ensembles pour rendre cette phase plus facile. J'ai mis de côté l'empennage, les dérives, le moteur, les capots, et le train d'atterissage. Les parties vitrées également, après une découpe à la lame de rasoir longue et laborieuse, entrecoupée de nombreux essais à blanc. Ces parties vitrées sont masquées à la bande cache ou au maskol.
Les ouvertures du fuselage sont bouchées au papier absorbant avant de recevoir une couche d'apprêt aluminium en bombe Tamiya (TF 17), ainsi que les sous ensembles. Les ailes recevront le même traitement une fois les nacelles moteurs collées. A ce propos, il faut penser que les ailes accusent un bon dièdre, et que chaque nacelle doit donc compenser cet angle afin que le train soit bien perpendiculaire au sol. Donc il faut poncer,...puis mastiquer, car la jonction est ici franchement mauvaise, et la tole de la nacelle doit paraître lisse! en particulier sur le dessus, qui est bien visible une fois le modèle terminé.
Je reviens au fuselage, pour mettre en place le vitrage de l'habitacle. J'ai installé des renforts internes à la base de celui ci, pour le consolider, car il faut mastiquer tout le pourtour (à ce stade, j'avais déjà découpé les parties ouvrantes). Pour que ce travail soit aisé, il est préférable de ne pas coller immédiatement les ailes. Une fois ces dernières collées à la cyanoacrilate, le bréguet commence à prendre sa forme finale (après une bonne quarantaine d'heures de travail!). J'ai été intrigué par le dièdre des ailes, qui me semblait exagéré, mais le mal était fait, j'ai donc laissé en l'état (heureusement car une fois les sous ensembles montés, celui ci semble moins prononcé). J'ai enfin découpé les volets en résine à la mini scie, pour les raboter (trop grandes!) et les coller en position neutre, d'après les photos en ma possession, les volets ne sont jamais baissés lorsque l'avion est au sol.
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La peinture et la décoration |
J'ai choisi un bréguet du régime de Vichy, donc haut en couleur, le n°4 du GBA 54 à Orange en 1942. Les stries rouge et jaune de cette période sont l'attrait principal de cet avion... Voici ci après les étapes de la mise en peinture, dans l'ordre de réalisation:
Couleurs | Marque | Référence |
blanc | Humbrol | 130 |
bleu | Humbrol | 25+130 |
jaune | Gunze | H24+H329 |
rouge | Tamiya | X-7 |
gris bleu clair français | Life color | UA 141 |
gris beu français | Life color | UA 145 |
kaki français | Life color | UA 142 |
terre de sienne | Life color | UA 143 |
noir pneu | Gunze | H77 |
Et voici le schéma de camouflage vu de dessus:
Le blanc est impératif avant de peindre le rouge et le jaune qui sont des couleurs trop transparentes. La première étape de "patine" consiste à éclaircir les panneaux avec la couleur de camouflage rallongée de quelques gouttes de blanc (essayez !!, cela double le travail (nettoyage de l'aérographe, etc...) mais le changement est RA.DI.CAL. J'effectue même souvent une troisième opération en ajoutant du noir (ou du marron....) à la couleur de base, pour réaliser des filées de teinte sombre là ou l'air, l'eau, s'ecoule sur l'appareil (d'autres utilisent du pastel, c'est selon...). En consultant des photos, un autre Bréguet de la même escadrille avait de petites cocardes d'ailes masquées grossièrement par de la peinture. J'ai reproduit donc ce mascage sur mon avion, juste pour le plaisir...
Après lustrage au chiffon doux, on positionne les décalcomanies. Dans ce kit, elle sont surdimensionnées (c'est particulièrement vrai pour le "Ss Lieut De La Porte du Thiel" mais ça tient.) Ensuite, avec la pointe du scalpel, on errafle la peinture sur les zones de marche, les étriers, les écrous, sans exagération:
Enfin, on passe un jus dans les creux (lignes de structure de la maquette). Il a déjà belle allure, et un voile de vernis satiné achève le travail de peinture (Aéromaster 1002).
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Conclusion |
Il ne reste plus qu'à monter les sous ensembles... On commence par le dessous: le train (bon courage), son système de repliage (j'ai utilisé la photodécoupe, mais il est de loin préférable d'utiliser des tiges plastiques, c'est qu'à ce stade, j'étais pressé), le tube de la mitrailleuse ventrale (coton tige étiré), les panneaux de la soute à bombe et le "rail" (ou l'échelle?) d'accès que j'ai positionné jusqu'au sol sans savoir si cette configuration est possible (mais c'est tellement plus joli).
On retourne l'avion avec délicatesse, on positionne l'empennage, la vitre du phare de l'avion (du ruban adhésif transparent car celui du kit est inutilisable), les deux mitrailleuses sur le nez, les moteurs et leur capot (ajustage délicat), les tubes pitots (plastique étiré), les ouvertures de l'habitacle avec les charnières en plastique étiré, les contre poids des gouvernails (colle blanche), la mitrailleuse dorsale, la canopée du mitrailleur (en position fermée, par facilité et pour ne pas casser la ligne de l'avion), l'antenne, le petit phare dorsal (emprunté à une boîte de spitfire), les hélices et pour terminer la poignée qui permettait au pilote de s'extraire de l'appareil (fil de cuivre + colle à bois).
OUF! c'est une maquette qui m'a demandé 6 mois de travail et que les amis regardent en moins de 5 secondes.... Mais quelle satisfaction personnelle. A vous d'apprécier maintenant ! C'est un beau bimoteur, mais qu'on ne peut franchement recommander qu'aux maquettistes expérimentés.
Sur mai 1940, voici un lien intéressant: http://www.memhis.com/1940