Le focke-wulf 190 est un chasseur emblématique de l'allemagne au même titre que le messerschmitt 109. Apparu au combat dès 1942, il impressiona les chasseurs alliés. Il fut largement utilisé, tant sur le front ouest qu'à l'est. Plus solide que le Bf 109, il était apprécié des pilotes qui devaient attaquer les forteresses volantes au dessus de l'Europe. Largement construit, il servit comme chasseur (version A) mais aussi pour l'attaque au sol (version F). A la fin de la guerre, c'est la version de chasse A8 qui était la plus répandue dans le reich devenu exsangue.

Une maquette Tamiya

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C'est un fw 190 F8 à l'origine que j'ai décidé de convertir en A8 en le dépouillant de son armement d'attaque au sol. C'est une décoration intéressante qui a motivé ce choix, découverte sur un planche Aéromaster.

On commence le montage par ces deux sous ensembles. La maquette est d'une telle qualité que certains éléments de photodécoupe sont restés sur la planche, préférant conserver des détails en relief mieux rendus à mon sens sur le plastique. Ainsi, la baignoire est en photodécoupe, mais les consoles latérales sont celles du kit. Bien sûr, on utilise la photodécoupe pour le palonnier, le tableau de bord, et les harnais. Attention, les harnais seront "collés" non pas derrière le siège, mais sur la planche derrière le pilote, donc plus tard, après peinture de l'habitacle et positionnement de celui ci. Le coussin du siège est confectionné en miliput, le cable du manche à balai est en fil de cuivre. Un levier de la console latérale droite en photodécoupe, invisible au final, m'a paru plus utile sur la poignée du manche à balai, en guise de sécurité pour les mitrailleuses, beaucoup plus visible. La totalité du cockpit est peint à l'aérographe en RLM 66 (gris foncé), le tableau de bord en noir satiné, les sangles du siège et du palonnier en kaki. On dispose l'habituel jus ocre-brun dans les creux, on raye les angles et les repose pieds, on salit un peu plus le plancher avec un peu de peinture "smoke" et de poudre de pastel ocre. Quelques touches de couleurs sur les boutons vont permettre d'éclaircir enfin un intérieur bien sombre. A la fin du montage, on prendra soin de réaliser un boudin de protection sur la casquette avant de l'habitacle, en milliput. Peint avec des couleurs à l'huile, il deviendra satiné comme du cuir! La vitre du viseur REVI sera aussi remplacée au dernier moment par un minuscule carré de rodoïd transparent.

Le train est également détaillé, on remplace le compas en plastique par celui proposé sur le set de photodécoupe (dorénavant, on a droit à la face externe ET interne...), et on positionne le cable de frein en fil de cuivre avec des attaches en coton tige étiré à la flamme d'une bougie. Le tout est peint en RLM 02 (gris vert), sans oublier de vaporiser aussi les trappes de train.

Ces parties n'appellent aucun commentaire particulier, le montage est précis, et le capot du moteur et celui des mitrailleuses sont laissés de côté pour être peints à part. Pour les ailes, il faut être attentif à la version choisie, et pour la version de chasse, ne percer aucun orifice, ni positionner de bossage d'armement sur les ailes. On colle enfin au niveau du raccord karman les renforts antidérapants en photodécoupe.

Le moteur est bien peu visible, on peint en noir la quasi totalité des pièces, et le cone d'hélice par la même occasion, ce dernier est fortement lustré au chiffon doux pour faciliter la pose de la spirale en décalcomanie.

C'est la partie la plus difficile : choisir une décoration sur la planche de décalcomanies. On élimine le fw 190 A7 qui a un capot de mitrailleuse plat spécifique à cette version. Mais les autres sont tous attirants, soit par les marquages apposés, soit par des camouflages originaux. Après maintes hésitations, je me suis tourné vers un appareil abandonné au Danemark au printemps 1945. La particularité de cet appareil est que toute la partie arrière provient d'un autre avion! En cette fin de guerre, les pièces étaient manquantes et les ateliers de campagne n'hésitaient pas à cannibaliser des avions pour faire voler ceux qui étaient encore disponibles. Donc, tout l'arrière du fuselage, la dérive, les plans fixes sont d'un tout autre camouflage (RLM 74/75). Sans photo de l'appareil d'origine, j'ai pris quelques liberté sur le schéma à appliquer...Voici donc les étapes pour ce type d'opération:

- Une vaporisation alu en bombe

- Un apprêt blanc puis du jaune (il faut veiller à trouver la même teinte que le 1 et la barre en décalcomanies) pour le gouvernail de direction et la bande de fuselage.

- Après masquage, application du bleu d'intrados (RLM 76), puis du camouflage gris pour la partie arrière (RLM 75 puis 74). Mouchetage grossier du gouvernail de direction, en débordant et en n'hésitant pas à faire "baver" la peinture.

- Application des deux teintes de vert, en masquant cette fois ci la partie arrière du fuselage. Enfin, avec doigté, on termine par les serpentins qui courrent sur le fuselage.

Une fois l'ensemble bien sec et lustré, on applique les décacomanies. J'ai détouré toutes les croix pour éviter les mauvaises surprises (opacité ou micro bulles dans la partie centrale "transparente"). La spirale nécessite plusieurs passes d'assouplisseurs.

Viens le vieillissement....Cette étape est toujours primordiale et donne vie à la maquette, et ici, c'est un régal! C'est sans doute une des explications au succès des modèles réduits d'avions allemands, avec la diversité des camouflages et des insignes. Mais c'est une opération difficile, car il faut que les salissures soient réalistes sans être exagérées. J'ai utilisé ici deux formules, d'abord une vaporisation de terre foncée (Tamiya), puis des tâches de peinture à l'huile très diluées (terre de sienne, terre d'ombre et noir). L'application doit être très progressive, et longue car il faut attendre le séchage pour visualiser l'effet.

Pour terminer, et après l'application du traditionnel vernis (mat cette fois ci), on colle les sous ensembles, l'hélice (peinte en RLM 70) et les parties vitrées. Avec du plastique étiré, on positionne les baguettes d'ailes signalant la sortie du train. Le cable d'antenne est réalisé... en cheveu fin, et les isolateurs en colle séchée (il faut "souffler" la colle liquide tout en la déposant sur le fil).

Bon, c'est globalement facile et rapide à réaliser (ça repose du bréguet). A conseiller sans réserve.